leurs yeux cracheurs de feu, et d’amour pour la vie;
Ils ont donné leurs cœurs, âmes au Chemin des Dames, pour
Marianne et patrie.
Dans la boue, dans les poux, eux, vaillants militaires, n’ont
jamais eu le choix;
Fil de fer à la guerre, barbelés furent leurs droits – et
au dire des commères, installées dans la soie, leurs
mensonges dans le feutre ont bafoué bien des lois…
Verdun fut leur enfer,
ils ont porté leur croix, esclaves d’un Lucifer, parisien de
surcroît –
banquiers firent leurs affaires de leur sang, hors du froid, si
loin des parapets, des obus et cratères, d’une tranchée à
L’étroit …
Ce jour-là à Verdun, et au Chemin des Dames,
Mon pépé Duval était là, brancardier pour
ses frères
tombés sous la mitraille, aveuglés par l’ envers de la bible, de
la foi.
Regardez leurs visages, gueules cassées ou pas,
ils s’appellent Paul ou Pierre,
Léopold ou Marcel,
tous fils d’une
mère,
sacrifiés au combat, au bon vouloir de ceux qui se prennent pour
des rois…
Dans leurs yeux centenaires, on se demande comment ou encore
pourquoi
les empires en colère se sont vidés de ceux qui ont cru dans
leur gloire…
Ne pas les oublier, c’est entendre leurs cris sous
les préaux d’écoles,
sur clichés, cartes postales, en dehors des mortuaires,
là, où
les coquelicots fleurissent dans les blés, se nourrissent de
la terre
meurtrie par des fous si loin de tout cela.
NH, nov. 2018.